Cet hiver, Marie, Txomin et Bruno sont partis au Panama, à la recherche de vagues, de soleil, de vagues encore et d’un peu de chaleur. Juste un peu. Voici le récit de leur aventure :
Il fait chaud…très chaud.
Première impression tenace en cette belle soirée, à notre arrivée à l’aéroport de Panama City.
Une quinzaine d’heures de vol depuis Bilbao, où nous avons laissé un mois de mars pluvieux comme bien souvent en notre Pays Basque natal, et nous découvrons un climat tropical en saison sèche. Plus de 35 degrés et un taux d’humidité saisissant, promesses d’un vent offshore à la hauteur de nos attentes…
Pas le temps de s’acclimater : Roberto notre chauffeur pour la nuit à venir nous accueille, avec le sourire local. Nous chargeons les boardbags sur le toit du gros 4×4 “US style” bien typique de la zone.
Six heures de route plus tard et une traversée du pays par la célèbre Panaméricaine, puis la campagne profonde, et nous arrivons à Santa Catalina, spot joyau de la côte Pacifique. Il est minuit, Pedro nous reçoit dans son magnifique domaine, avec son enthousiasme caract éristique. Bungalows tout confort au pied d’une plage battue par le doux vent du Pacifique…Aucun doute : le trip peut commencer !
Enfin pour l’instant dodo : Il faut prendre des forces.
Pedro Charriaud, guide local et ancien surfer-compétiteur biarrot de la Grande Plage, barroude sur la zone depuis le début des années 90, installant progressivement sa vie, sa famille et sa belle demeure au bord de l’eau. Pedro fait partie de ces personnages rares dont on est saisi de l’aisance : l’homme connaît et sourit à tout le monde, il pêche, chasse, cueille, surfe et j’en passe…Sa femme Maitane et leur fils Peio vivent également au plus proche de cette nature luxuriante dont il est tombé amoureux il y a déjà 25 ans. En un mot : RAVIS de découvrir leur univers.
Le lendemain matin, nous rencontrons Igor Bellido, célèbre photographe-filmeur toujours enthousiaste et souriant, qui nous suivra pendant ce périple. Tout est clair à présent : nous sommes gâtés et plus que bien entourés…Cette fois le trip peut vraiment commencer !
Les 2 jours suivants ne nous laisseront que peu de répit : surf et découvertes de spots, rencontres avec les locaux et repas copieux s’enchainent à un rythme effréné. Pas le temps de réfléchir : nous décidons de filer du côté Caraïbe pour attraper un swell prometteur d’après les prévisions.
Pedro et son énergie impressionnante chargent le 4×4 et nous partons telle une petite famille direction Bocas del Toro, archipel située à 8h de route au-delà de la “Cordillère centrale” (dont certains sommets peuvent dépasser 4000 mètres). Le Panama nous dévoile alors sa beauté : campagne vallonnée, montagnes embrumées, villages atypiques, communautés d’indigènes, volcans, parcs nationaux…Cette traversée nous en met plein la vue.
Une fois au bout de la route et embarqués sur le ferry, les Caraïbes nous affichent également leurs trésors : archipels idylliques, fôrets tropicales et mangroves, à nouveau promesses d’une toute nouvelle aventure !
La côte Caribéenne, constituée d’une forêt tropicale luxuriante, abrite une partie de la biodiversité mondiale. Plus exposée aux précipitations que la côte pacifique, nous n’y échappons pas : des seaux nous tombent par moments sur la tête.
Mais les vagues sont au rendez-vous : nous découvrons le célèbre beachbreak de Playa Bluff (sur l’île principale de Isla Colón), au sable doré cerné par une végétation exotique. Deux jours de surf engagé s’enchaînent pour le crew et Marie, seule fille du spot, fait ses preuves dans des vagues intenses et tubulaires. Elle, qui réalise son premier trip “tropical”, fait donc honneur au spot : Bravo Marie, baptême réussi !
Bocas del Toro est vraiment un endroit où la nature est reine : plages de sable blanc, eaux turquoises, récifs colorés, tortues géantes, dauphins, singes hurleurs, perroquets…L’archipel est un des derniers refuges pour de nombreuses espèces en voie de disparition.
À bord de “lanchas”, les petits bateaux locaux, nous découvrons les spots des îles alentours, offrant des conditions plus tranquilles pour lâcher nos manoeuvres, et admirer les progrès de Peio qui, du haut de ses 11 ans, affiche déjà un niveau impressionnant.
Les repas démontrent également leur singularité : corvina (poisson proche du bar), centollo (crabe), langoustines, ceviche, riz coco et patacon (galettes de bananes) se mêlent aux fruits tropicaux tels que les mangues, papayes et ananas…Un régal !
Mais pas le temps de chiller : les prévisions de houle promettant de belles conditions pour les jours à venir sur la côte Pacifique, nous décidons de retraverser vers Santa Catalina. Un trajet encore plus long cette fois, puisqu’un des nombreux trous sur la route aura raison de notre suspension. Pas de problème pour Pedro le mécano qui, assisté de Txomin, nous répare tout ça en pleine montagne…Ils sont forts les types !
La fatigue se fait donc sentir à l’arrivée. Mais un bon repas préparé par Maitane, notre maman à tous, et quelques nouvelles anecdotes locales amènent une nuit réparatrice.
Les derniers jours sur place s’articulent entre surf avec les locaux sur le main break de Catalina, balades dans les criques alentours et sunset-apéros depuis de multiples points de vue. Santa Catalina est un petit village de pêcheurs dont les locaux sont cowboys ou agriculteurs. Il y règne donc une ambiance simple et accueillante, où se pratiquent plongée, yoga, kayak ou encore équitation.
L’île juste en face, Coiba, et son parc national classé à l’UNESCO, sont l’occasion d’une traversée et d’une plongée fabuleuses : requins, tortues, poissons colorés…Tout y est !
Rajoutez à ceci des plages désertiques et le charme ne peut qu’opérer.
Quelques dernières sessions sur le spot juste devant le domaine familial et il est, hélas, temps de rentrer en France.
Le trajet retour en voiture nous permet de découvrir Panama City, de jour. Ses buildings au bord de l’eau lui donnent cette allure magique de Miami d’Amérique centrale. L’ambiance y semble plutôt cool et clean, mais derrière la carte postale hélas un problème perdure : l’eau y est très polluée. Il n’y a apparemment pas de station d’épuration et les déchets des quelques 1 million d’habitants se déversent directement dans la mer.
Mais l’espoir d’un changement est semble-t-il à venir : une des spécificités du pays sur le plan politique est d’avoir renoncé à une armée puissante au profit de la protection de son environnement. On peut donc imaginer que les choses tendront à s’améliorer avec le temps…
Ce trip aura été d’une intensité incroyable. Nous devons à Igor, Pedro et sa famille, une ouverture pleine et totale à la culture locale, nous ayant permis de vivre en 9 jours ce que certains mettent plusieurs semaines à découvrir. Le Panama offre une variété incroyable de paysages et de curiosités qui rendent cet endroit inoubliable…
Au revoir chaleureux et parfois larmoyant, puis l’heure de décoller arrive. Une promesse est alors passée : nous reviendrons !
Muchas gracias Pedro y Mai ! Hasta pronto !
Tips :
Photographe : Igor Bellido / @igorbellido
Guide : Pedro Charriaud / basoasurftrip@gmail.com
Lanchas / traversées en bateau : transparentetours@hotmail.com
Population du Panama : 5 millions d’habitants, originaires principalement des colonisateurs espagnols, d’esclaves provenant d’Afrique subsaharienne et de peuples indigènes. La population du Panama est donc très métissée (70% environ).
Monnaie : le Balboa (comme la bière), mais à part des pièces qui s’arrêtent à l’unité, ce pays n’imprime pas de billets. Prévoir donc les dollars US.
Bière : Balboa (comme la monnaie) ou la Panama (mais les locaux préfèrent la première).
Température de l’eau : entre 26 et 28°C. Pas de combinaison à prévoir donc mais un Top Eicoprene vous permettra d’optimiser vos sessions.
N’oubliez pas : la longueur de côtes représente quasiment 2500km…Un gros potentiel de découverte de spots vous tend donc les bras…